Pas de dépit cette fois dans la bouche du chroniqueur à l'heure de relater les deux derniers matchs de la première moitié du championnat. En effet, les Lions ont achevé l'année 2007 sur une belle série de deux victoires à l'extérieur. Deux actes d'une renaissance footballistique et morale qui laissent augurer une belle aventure en 2008.

Acte I : Vietnamiens FC - Lions : 0 - 1

0-1 But de Manu (passe de Nodé).

Pour leur retrouvailles avec leur plus vieil adversaire, les Lions ne s'étaient pas vraiment présentés avec toutes les garanties d'un succès. Quinze jours sans jouer d'abord suite à un match annulé 10 mn avant le début de la rencontre au Kremlin-Bicêtre la semaine précédente. Djino, quant à lui, avait renoncé une fois de plus en raison d'une douloureuse sciatique et les blessés tardant à revenir, les Lions n'étaient que onze face à une formation dont l'abattage physique et technique n'est plus à présenter.
Yvan l'altruiste se sacrifiait pour aller officier dans les buts et c'est une organisation désormais classique que le coach mettait en place en ce début de rencontre : Thomas et Manu aux avants-postes soutenus par Nodé en meneur de jeu.
Derrière Fred, Marcelin et Jo prenaient la charge de l'entrejeu tandis que la défense de fer constituée par Romain, Alex, Daniel et Antoine était reconduite.

Dès le debut du match, les bleus prenaient la direction des opérations et se montraient dangereux, profitant de l'écart entre les lignes viets à l'arrière. Ils parvenaient alors à ouvrir le score au bout de sept minutes de jeu. Nodé, en débordant sur le côté gauche, avait obtenu un corner sur lequel il trouvait Manu au premier poteau. Le buteur léonin caressait le cuir de la tête qui filait jusqu'au second poteau et franchissait, au milieu d'une forêt de jambes, la ligne de but (0-1) . Piqués au vif par cette banderille, les viets mettaient le turbo et reprenaient l'ascendant sur le match.

Débutait alors une longue période au cours de laquelle les Lions s'appuyèrent sur leur courage et leur solidarité pour résister à la fougue adverse. Un peu dépassés physiquement et tactiquement, ils s'arqueboutèrent sur leur défense, renvoyant inlassablement les Viets à leur inefficacité dans la dernière passe ou le dernier duel. Aussi faut-il rendre un hommage particulier aux défenseurs léonins, impassables dans l'axe, rigoureux sur les côtés, qui ont permis à leur équipe de préserver jusqu'au bout le maigre avantage acquis un peu par surprise en début de match. Et à l'abattage de Fred, vaillant fantassin du premier rideau devant Romain et Alex, les gladiateurs de la surface. Il était ainsi écrit que la cuvette dans laquelle s'étaient baricadés les bleus ne serait pas celle de Dien Bien Phu.

Mieux encore, ils ont failli corser l'addition à 15 minutes de la fin sur une double occasion de Manu, décidément de tous les bons coups depuis quelques matchs. Bien lancé par Marcelin, le buteur bleu se présentait d'abord seul face au gardien adverse mais voyait son tir repoussé. Le cuir lui revenait miraculeusement dans les pieds mais sa deuxième tentative faisait chou blanc elle aussi. Une occasion manquée qui condamnait les Lions à serrer les fesses au cours de dix dernières minutes stressantes tant ils étaient asphxiés dans leur moitié de terrain. Mais paradoxalement aucune occasion franche ne devait menacer leur embut. Pas plus que pendant toute la partie. Les Viets avaient été contraints de tirer de loin, tirs sur lesquels Yvan s'était montré irréprochable et rassurant. Les Lions accueillirent néanmoins avec soulagement le coup de sifflet final, pas mécontents de ramener les points de la victoire et de la solidarité dont ils avaient fait preuve. On sait en effet que les victoires acquises dans la douleur forgent le moral des troupes. L'avenir devait le confirmer.

Acte II : Tournelles FC - Lions : 0-2

0-1 But de Jo (passe de Nodé)
0-2 But d' Yvan (passe de Nodé)


Pour leur dernier match de l'année, les Lions avaient du d'abord vaincre les sempiternels embouteillages du mois de décembre et les erreurs d'itinéraires pour parvenir jusqu'au lointain et quasi champêtre stade de Yerres. Ils n'étaient pourtant pas au bout de leur peine, piqués tout d'abord par les - 3°C qu'affichait le thermomètre local puis découvrant avec un certain dépit un terrain stabilisé gelé qu'un maire plus compétent aurait interdit. Courageux, les 22 acteurs décidaient tout de même d'affronter ces conditions sibériennes, s'accordant néanmoins pour limiter l'engagement dans les contacts, afin d'éviter des chutes que la dureté du terrain aurait rendu proprement assassines.

Et malgré un terrain en apparence injouable, les Lions devaient delivrer une belle prestation collective. Probablement la plus aboutie de leur saison sur le plan du jeu. Le retour tant attendu de Djino leur permettait d'avoir un homme sur le banc, en l'occurence Nodé qui laissait sa place à son Président avide d'en découdre après deux mois de disette sportive. Yvan venait compléter l'attaque devant un milieu et une défense quasiment identique à la semaine passée.

Rapidement, les Lions prirent la possession du ballon à leur compte, plus vifs sur le cuir et mieux organisés tactiquement. Au bout de trente minutes de jeu, ils avaient déjà touché les montants adverses à trois reprises : d'abord sur une belle remontée de ballon partie de Romain à l'arrière, au cours de laquelle Marcelin trouvait Benoît en appui qui lui remettait magnifiquement la balle en première intention. Marcelin perçait alors le dernier rideau adverse et adressait une frappe lobée qui heurtait la transversale. C'était ensuite au tour d'Yvan qui, après un contre rondement mené adressait un tir croisé un peu écrasé qui était repoussé par le poteau gauche. Nodé à l'affut se voyait déjà repousser le ballon au fond des buts mais un rebond traître le privait de ce plaisir.

Quelques minutes plus tard, Nodé appelait le ballon sur la gauche et remettait en retrait dans l'axe à Jo qui s'avançait puis frappait dans la foulée. A nouveau, la barre transversale refroidissait les espoirs léonins. A sens unique, le match n'en finissait pas de résister aux efforts inlassables des Lions qui parvenaient à très bien faire circuler le ballon d'une ligne à l'autre, de droite à gauche, et ce malgré l'état désastreux du terrain et s'offraient une occasion toutes les cinq minutes. Quand ce n'était pas l'embut, c'était le talent du gardien qui anihilait les coups de boutoir portés par Yvan, Benoît et Nodé dont les tirs dangereux étaient tous repoussés avec une facilité insolente.

L'ouverture méritée devait néanmoins survenir en fin de première mi-temps. Parti se démarquer sur l'aile droite, Nodé était alerté par Marcelin. Le capitaine léonin faisait mine de déborder puis repiquait soudainement vers l'axe avant de glisser une petite ouverture à Jo dont l'appel croisé avait pris au dépourvu la charnière centrale adverse. Idéalement servi, Jo ne perdait pas son sang froid et plaçait du droit une frappe croisée imparable.(0-1)
La mi-temps était sifflée quelques minutes plus tard et les Lions pouvaient aborder sereinement la suite de la rencontre : un but marqué, une demi-douzaine d'occasions franches contre aucune concédée en défense. Djino peinait à se réchauffer tant ses arrières lui otaient toute occasion de briller, sauf sur quelques rares tirs lointains ou longs ballons aériens.

La deuxième période fut à l'image de la première. Les Lions continuèrent de penser collectif, enfilèrent les occasions comme des perles mais n'en concrétisèrent qu'une seule. Profitant des magnifiques interventions de Romain et d'Alex, des remontées de balles de Fred et Marcelin dans l'axe, de Daniel, JB,Jo ou Antoine sur les ailes, Nodé se régalait à les remettre sur orbite ou à alerter Benoît et Yvan devant. Ainsi, Ce dernier, lancé en profondeur dans la surface trouvait à nouveau un excellent gardien sur sa route malgré un tir surpuissant.

Puis Daniel, alerté par Nodé en appui dans le rond central, s'enfonçait côté droit. Il retrouvait son capitaine en profondeur. Celui-ci mystifiait son vis à vis et retrouvait subtilement Daniel qui avait poursuivi son chemin jusque dans la surface. Malheureusement sa lourde frappe du droit était encore une fois détournée en corner par le gardien. Le jeu lêché des Lions méritait de les mettre à l'abri d'un contre. Même si l'adversaire semblait bien incapable de tromper la vigilance de l'arrière-garde léonine, Ils n'oubliaient pas que le match pouvait leur échapper sur un coup du sort. Ils y parvinrent par l'intermédiaire d'Yvan qui méritait indéniablement que ses multiples tentatives soient enfin récompensées.

Après une récupération herculéenne d'Alex, Fred alertait Nodé à trente mètres des buts adverses. Ce dernier, cette fois décidait de déborder côté droit. Il mettait dans le vent le stoppeur adverse et s'enfonçait dans la surface avant d'adresser un petit centre en retrait à destination d'Yvan au premier poteau, qui mettait tout son coeur pour catapulter d'un plat du pied droit le ballon hors de portée du gardien. (0 - 2).
Le break en poche, les Lions se déchaînaient sans se départir de la simpicité et de l'altruisme qui avaient jusque-là fait leur force. Marcelin n'était alors pas très loin de corser l'addition : remontant un ballon confisqué avec autorité par Romain, il accélérait et trouvait Nodé aux vingt-cinq mètres qui d'un une deux lui remettait le ballon au coeur de la surface. D'une superbe aile de pigeon, Marcelin emmenait le cuir au-delà du libéro adverse et frappait tendu vers le but. Mais une fois de plus, le gardien eut le dernier mot. Puis, tout en décontraction, le Président, mis sur orbite par Nodé dans la surface, se permettait curieusement de refuser de tirer, pris d'une soudaine flemme avant de remettre un improbable ballon à Jo qui, pris par surprise, ne put rien en faire de bon. A quelques minute de la fin, Fred adressait un long ballon aérien sur lequel Nodé faussait la compagnie au stoppeur adverse et filait à toute vapeur sur le côté droit avant de centrer en retrait pour Antoine dont le tir à l'entrée de la surface était finalement contré. Enfin, après un ultime arrêt du gardien sur un tir du capitaine léonin bien lancé par Daniel, la rencontre prenait fin dans une ambiance particulièrement chaleureuse où locaux et visiteurs se remerciaient mutuellement pour l'état d'esprit dont tous avaient fait preuve. Un mois après la fiéleuse rencontre contre Crosnes, le coach pouvait être rassuré quant à la qualité de son effectif, et le chroniqueur de l'esprit qui peut régner lorsque l'adversaire ne se trompe pas d'enjeu. Fort heureusement, il reste de telles équipes. Espérons que les matchs retours le confirmeront plus amplement. En tous les cas, les Lions peuvent partir en vacances avec la sastisfaction du devoir accompli. Et profiter de la trève pour faire quelques excès mérités qu'en d'autres circonstances, le coach n'eut pas permis.

Guillaume Nodé-Langlois
La rédaction vous adresses tous ses voeux pour les fêtes de fin d'année. Avec une pensée émue pour Charles et Etienne dont les retours sont attendus avec impatience...

Lions Menilmontant ( 8ème avec 8 points) VS Crosnes Cosp 2 ( 2ème 18 points)

1-2 ( Manu)
2-2 ( Manu passe de Yvan)


Derniers matchs de l'adversaire: V-V-V-V-V-V

6 ème j Crosnes Cosp2 5 - 3 Carlesimo
5ème j Vietnamiens 0 - 3 Crosnes Cosp 2
4ème j Boissy U.J. 1 - 1 Crosnes Cosp 2.
3ème j Crosnes Cosp2 5 - 0 Drancy ( forfait général)
2ème j Bondy A.S.0 - 5 Crosnes Cosp 2
1ère j Crosnes Cosp2 5-2 Paris XX Fc


Décidément, l'amateurisme qui prévalait il y a quelques années dans le championnat loisir parisien n'est plus qu'un vieux souvenir, que les Lions feraient bien d'oublier s'ils veulent conserver quelque chance de figurer dans le haut du tableau cette saison.

Lundi soir contre Crosnes, la partie ne s'est ni déroulée ni terminée dans un esprit de fairplay et de plaisir collectif, que la pratique du sport loisir devrait pourtant garantir. Dans ce championnat, il est devenu illusoire de joueur une rencontre sans un arbitre officiel pour assurer un peu de probité dans ces affrontements sportifs qui devraient n'être que ludiques. Nostalgie du "football à Papa", me direz-vous...Peut-être faut-il admettre que l'honnêteté soit une valeur caduque et que seule la victoire compte, quelque soit le prix à payer pour l'obtenir. Pour soi comme pour l'adversaire. On a du mal à s'y résoudre. A moins que l'âge avancé de votre dévoué chroniqueur, avec la régression footballistique qui fatalement l'accompagne ne le rende profondément dépité et peu lucide. L'heure de la retraite a peut-être sonné.
En tous les cas, à 19h30 lundi soir, les Lions s'apprêtaient à affronter le leader incontesté du championnat et double champion en titre, orphelins de Djino et d'un arbitre qu'un oubli coupable du Président avait laissé au repos, ainsi qu'en infériorité numérique en raison du retard du coach et de JB. De fait, face à l'ogre crosnois, la partie s'engageait mal. Alex se dévouait courageusement pour enfiler les gants de gardien. Romain et Fred prenaient les commandes de la défense, suppléés sur les flancs par Antoine et Daniel. Devant eux, Bruno, Marcelin et Yvan se chargeait du milieu du terrain, espérant nourrir Thomas et Manu de ballons d'attaque.
Immédiatement les joueurs du Val de Marne monopolisaient le cuir, combinaient habilement et, forts d'un niveau technique extrêmement homogène, ne laissaient que des miettes de jeu à des Lions totalement asphyxiés physiquement et techniquement. Il faut dire que la moyenne d'âge de l'adversaire lui garantisasit une fougue face à laquelle l'équipe trentenaire des Lions pouvaient difficilement rivaliser. Se repliant sur une défense habituée au plus folles tempêtes, le onze parisien tentait vainement de procéder en contre mais ceux-ci avortaient très vite et, indéfectiblement, les vagues roses revenaient harasser une équipe au bord de la rupture.

Sans surprise, celle-ci survint à la dixième minute lorsque Daniel, sur son côté droit, râtait une intervention, laissant filer dans la surface l'ailier adverse qui ne laissait alors aucune chance à Alex et ouvrait le score. (0 -1).
Les Lions enregistraient juste après les rentrées de Nodé et de JB qui portaient l'effectif à 12. Contre 16 Crosnois ça n'était qu'un moindre mal. Enfin à onze sur le terrain, les Lions n'en menaient toujours pas large : le porteur du ballon était sans cesse harcelé par des adversaires plus vifs et plus agressifs, parfois au-delà du strict nécessaire. Ainsi, le numéro 10 adverse se voyait menacé, après deux grosses fautes sur Marcelin puis Bruno, d'être exclu du terrain par l'arbitre du soir, qui n'était autre, vous vous en doutez, que le coach adverse. Ces menaces ne devaient être que de pure forme. De son côté Nodé, sur son deuxième ballon, essuyait une bonne semelle au-dessus du genou qui le contraignait à poursuivre la rencontre la cuisse sanguinolante.

Inévitablement, ayant pris un ascendant total sur la rencontre, Crosnes doublait la mise sur une merveille d'action collective : un joli jeu à trois en dédoublement sur le côté gauche permettait aux roses de retrouver leur numéro 10 dans l'axe, qui, après deux gri-gris diaboliques, adressait une frappe lobée depuis l'entrée de la surface, qu'Alex ne parvenait à repousser. (0 - 2). Jusqu'à la mi-temps, les Lions continuèrent à subir, sans pouvoir jamais sortir la tête de l'eau, mais bouillants intérieurement de l'esprit vil qui régnait désormais sur le match. Ils frôlaient ainsi la correctionnelle lorsque l'avant centre adverse faussait compagnie à la défense pour frapper fort au but mais Alex sauvait d'un superbe arrêt la mise à ses coéquipiers.
A la pause, Thomas, devant des Lions héberlués, annonçait "bien sentir" la suite, jugeant l'adversaire "très prenable". Optimisme aveuglé ? Ou feint ? Sur le moment, Marcelin et Nodé se chargeaient de lui remettre les pieds sur terre mais vingt minutes plus tard le grand Chti pouvait sourire : les Lions avaient égalisé. De fait, l'entame de la deuxième période avait vu les Lions jouer plus haut et parvenir, pour la première fois de la rencontre à conserver - un peu - le ballon pour s'aventurer plus durablement dans la moitié de terrain de l'adversaire. Néanmoins, la domination de Crosnes poursuivait son cours, seulement moins étouffante.

C'est ce brin d'oxygène qui permit aux Lions de revenir au score : ainsi, sur un long dégagement de Romain qui cherchait Manu, le libéro adverse commettait une lourde bévue et remettait l'attaquant bleu en position idéale. Manu s'enfonçait alors dans la surface et d'un plat du pied décroisé superbement dosé, réduisait la marque. (1 - 2). Cinq minutes plus tard, sur une action un peu similaire partie d'une longue balle aérienne, Yvan se montrait plus vif que son adversaire et entre deux joueurs au sortir d'un duel bien physique à l'orée de la surface, réussissait à glisser sur la gauche le cuir à Manu qui doublait la mise avec sang froid. (2-2).
Pour les Lions, ce retour en grâce semblait miraculeux mais ils commençèrent à croire en leur étoile. Quant à l'adversaire, il éprouvait bien du mal à accepter que son emprise totale sur la rencontre ne lui apporte pas mieux que les points du match nul. La tension montait ainsi encore d'un cran. Le n°10 adverse adressait quelques vilaines injures à Romain après un duel un peu musclé, les fautes se multipliaient et c'est ce moment-là que choisit l'arbitre pour influer sur le cours de la rencontre. A la suite d'un corner adverse, le ballon était repoussé par Bruno vers l'entrée de la surface où Nodé jaillissait pour devancer le numéro 10 adverse qui se laissait alors tomber sans que le moindre contact n'ait été à déplorer. Abusé - ou sciemment complice - l'arbitre se jetait sur son sifflet, tandis que Nodé se contenait pour ne hurler que des protestations polies. A l'entrée de la surface, le coup-franc était idéalement placé et le numéro 10, l'auteur même du grand numéro de théâtre, se faisait un plaisir de nicher, d'une superbe feuille morte, le ballon dans la lucarne droite d'Alex. (2 -3). Quand on pense que l'abitre l'avait menacé d'expulsion au bout d'une demi-heure de match, et qu'il avait encore accumulé les fautes depuis. Un diable de joueur dont les qualités footballistiques étaient malheureusement inversement proportionnelles à l'esprit sportif.
Inutile de décrire la rage intérieure qui animait les Lions après cette forfaiture. Ils en tirèrent en tous les cas l'énergie pour continuer à aller de l'avant dans cette rencontre aux relans de fiel. Ainsi, sur une jolie contre-attaque, Fred parvenait à s'enfoncer côté gauche et à centrer tendu devant le but où Manu et le gardien adverse se disputaient le ballon, repoussé en catastrophe par la défense adverse. Puis, à l'issue d'un débordement de Nodé, les Lions obtenait un corner sur lequel Manu dévissait un peu sa tête mais donnait à Bruno derrière lui l'occasion de frapper. Sans succès non plus. Entre-temps, Crosnes n'était pas passé loin du KO, trouvant la barre sur un centre raté qui avait trompé la vigilance d'Alex puis frappant par deux fois tout près des montants. A cinq minutes de la fin du temps réglementaire, les Lions amorçaient encore une belle contre-attaque partie des lignes arrières. Le ballon parvenait à Marcelin dans le rond central qui voyait Nodé et Manu filer dans la profondeur. Le milieu bleu s'apprétait à doser son ouverture lorsque l'arbitre, jugeant probablement l'action dangereuse pour son équipe, sifflait soudainement et lachement la fin de la partie, achevant de couvrir d'un voile nauséabond une rencontre qu'il faudra vite oublier. Indubitablement, Crosnes s'était montrée bien supérieure. Mais les Lions ne méritaient pas de la perdre ainsi. La mine dépitée, ils rentraient aux vestiaires se réconforter tandis que Nodé s'en allait distiller quelques vaines remontrances au responsable adverse.

Il faut dire qu'avec 5 défaites et un nul pour une seule victoire, le coach a des raisons d'être tendu et des questions à se poser. Il est décidément grand temps que le Président vienne reprendre les choses en main...

Boissy-Lions 3-1

But: Manu (passe de Bruno)


L'avant Match
Les dirigeants léonins se sont arrachés les cheveux tant il devient difficile de composer avec un effectif miné par les blessures des uns (Charles, Benoît, Etienne) et les bobos des autres (Alex, Fred). A ces absences, il fallait ajouter celles, moins inquiétantes mais tout aussi pesantes, de Romain, Jib et Nodé qui pour des raisons juridique, médiatique et familiale (resp.) devaient renoncer à rencontrer un adversaire méconnu des lions.
On crut même un instant que les lions allaient abdiquer sans jouer lorsque Thomas, appuyé par Antoine, suggérait de déclarer forfait à deux heures du coup d'envoi. Il fallut que le président rappelle son frère à l'ordre et que Romain, en vieux sage, fasse émerger le souvenir d'une victoire léonine dans des conditions similaires pour convaincre les deux hésitants de faire le déplacement. Les dirigeants avaient parlé. Les lions allaient donc jouer.

Mais c'est une équipe diminuée constituée de neuf éléments et privée de ses anciens qui devait se rendre en terre boisséenne. Sur le papiers, une fois n'est pas coutume, les lions étaient donc archi outsiders. Pourtant, c'est un sentiment partagé qui habitait les bleus dans un vestiaire exigu et chauffé par la fièvre des hommes : le sentiment dominant et raisonnable que les lions allaient se battre pour limiter les dégâts était mitigé par l'idée inavouable, mais tellement plus stimulante, qu'une victoire ou un nul constituerait un exploit historique pour le club. « N'est-ce pas l'improbable qui rend l'exploit magnifique » pensait Daniel en enfilant ses chaussettes.

L'équipe
A quelques minutes du coup d'envoi et en l'absence du coach habituel, une stratégie très défensive était unanimement adoptée par une équipe d'ores et déjà soudée avec une défense à 4 qui plaçait Bruno en libéro derrière Yvan en stoppeur, Marcel et Daniel occupait les côtés. Devant eux, Manu et Jo allaient s'employer à occuper les intervalles en jouant bas en défense de zone. Antoine en relayeur et Thomas en position de finisseur devaient semer le trouble dans la défense adverse sur les occasions rares que les lions se créeraient.
Le Match
Après 5 minutes d'échauffement sur un terrain rouge moucheté de flaques dont l'une au moins pouvait prétendre au rang de mare, l'arbitre local donnait le coup d'envoi à 20h précise. Les jaunes, motivés par l'idée de manger du lion entamaient le match dare-dare mais manquaient d'intelligence dans le jeu pour déstabiliser des lions très appliqués. Ceci se concrétisait par un jeu déséquilibré à droite de la défense des lions.

Il faut dire que l'application des lions à appliquer leur stratégie coûte que coûte empêchait très souvent leurs adversaires d'écarter les ballons. Sur les quelques ouvertures boisséennes, la défense glissait bien et interceptait même quelques ballons. Ce fut d'abord Bruno qui d'un long ballon par-dessus la défense trouvait plein axe un Manu plus rapide que les défenseurs mais qui devait être sévèrement séché à l'entrée de la surface de réparation. Le coup franc de Marcel, quoiqu'il fit frissonner le gardien local, n'était pas cadré. Premier avertissement sans frais pour les jaunes, qui conservaient la possession de balle sans se montrer réellement dangereux. Ils tentaient bien quelques tirs lointains mais aucun n'inquiétait vraiment un Djino rassurant sur ses prises de balle.
Agressifs sur l'homme, les lions parvenaient même à inquiéter l'adversaire de plus en plus souvent. Provoquant la défense sur le côté gauche, Thomas obtenait d'abord un bon coup franc aux allures de petits corners que marcellin tirait au premier poteau mais qui trouvait la tête du libéro adverse. Le contre jaune était dangereux et rappelait aux lions que leur infériorité numérique ne leur autorisait aucune erreur. A la demi-heure de jeu, la bonne maîtrise des lions énervait même la défense adverse qui se montrait de plus en plus âpre. Mais à une faute aérienne du libéro sur Manu (qui lui valu quelques minutes d'inconscience), Thomas, époustouflant par ailleurs dans son travail défensif, répliquait dans la foulée par un tacle en rupture sur le même homme qui constitua sans qu'on s'en doutât un évènement déterminant pour la suite du match : le libéro devait sortir et c'est l'avant centre adverse qui prenait son poste.
Dans la minute suivante, sur un ballon difficile remis au centre par Marcellin, Bruno dégageait fort par-dessus la défense adverse. A peine remis de son choc, Manu prenait la défense de vitesse et achevait le mouvement avec sang froid en lobant d'abord le portier adverse puis en envoyant le ballon avec le genou dans le petit filet après 35 minutes de jeu. 0-1
A 1-0, l'improbable devenait possible.
La suite fut une succession d'interceptions de Yvan, plus rapide que son attaquant, de Bruno, Marcel et Jo qui avortaient tour à tour des attaques de plus en plus vigoureuses. Les lions étaient au bord de la rupture et le coup de sifflet de l'arbitre se faisait de attendre. Les lions rompirent à la 53ème minute suite à un enchainement d'erreurs. Un dégagement au pied de Djino était d'abord mal contrôlé par Thomas qui laissait partir le milieu de terrain adverse, celui-ci était stoppé in extremis par Yvan qui remettait sur la gauche à Marcellin, l'arrière latéral tardait à dégager vers un Jo mal placé et c'est le même milieu de Boissy qui récupérait la ballon, crochetait vers l'intérieur et d'une frappe lourde à l'entrée de la surface, projetait la balle dans le petit filet gauche de Djino. 1-1 L'arbitre sifflait la mi-temps.

Pas de changement du côté des lions à la mi-temps. La victime de Thomas en première mi-temps, numéroté 6, entrait à la pointe de l'attaque boisséenne. Les lions, déterminés à tenir le score, subirent un enfer pendant 15 minutes. Tout-à-coup organisés, les jaunes maintenaient un pressing terrible et chipaient, à deux, le ballon à Daniel, puis transmettaient au numéro 6 qui bénéficiait d'un contre favorable de la main et frappait tel une mule en plein milieu sous la barre de Djino qui ne pouvait rien faire. 2-1 Euphorique, le numéro 6 profitait d'une position de hors-jeu non sifflée sur un ballon dans le dos de la défense juste après que les lions aient perdu la balle sur leur engagement pour crucifier une seconde fois Djino en 2 minutes. 3-1 La messe était dite.
On saluera tout de même la combativité des lions qui n'abandonnèrent pas et se créèrent même des occasions franches en deuxième mi-temps. Hélas, les 3 tirs mous de Thomas étaient trop précipités et il oubliait d'abord Jo sur sa gauche, puis Manu sur sa droite. Ce fut Antoine un peu plus tard qui avait l'occasion de lober un gardien hésitant et avancé mais les débauches d'énergie touchaient maintenant tous les lions et le lob trop court était aisément repris par le gardien. Sur un corner au premier poteau de Manu, il tenta de se rattraper d'une tête piquée magnifique qui frôla le poteau gauche de Boissy. Dans la foulée, Marcellin lançait Manu seul dans l'axe du but mais l'arbitre signalait une position de hors-jeu peu évidente, puis c'est Jo qui tentait du gauche un tir trop difficile du gauche en fin de match. Dans les dernières minutes, sur un corner adverse, Daniel remettait de la tête vers son propre but, la balle semblait se diriger inexorablement vers la lucarne mais d'un bond arrière aux accents de fosbury, Marcellin dégageait de la tête dans un geste spectaculaire. Dans les dernières minutes, Marcellin obtenait un coup-franc dangereux à l'entrée de la surface qu'Yvan ne transformait pas.


L'après match

Les lions ne ramèneraient donc qu'un point d'un match qui méritait mieux et s'ils ne tiennent pas encore leur match référence, ils peuvent s'enorgueillir d'une prestation remarquable dans un contexte très difficile. L'âme en paix et le coeur léger, Thomas était plus que jamais fier d'appartenir aux lions et jurait qu'avec un effectif plus fourni, la victoire eut été assurée. Si la solidarité et l'état d'esprit dont ont fait preuve les lions étaient conjugués avec un retour de quelques blessés et absents, on pourrait envisager un avenir des plus radieux pour ce collectif séduisant qui aura à coeur de battre les viets à la maison, dès lundi. La médiatisation de l'équipe via l'ouverture du site internet participera sans doute à redonner aux lions l'envie de victoire dont ils ont le goût sur les babines.
Johann Legault