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Lions de Ménilmontant- Carlessimo 0-2

La faute à une chronique peut-être trop optimiste la semaine dernière, les Lions se sont réveillés avec une bonne gueule de bois mardi matin : défaits 2 à 0 sur leur pelouse par Carlesimo pour leur premier match du championnat, ils n'ont pas vraiment répondu aux attentes, immenses, de leurs supporters. Certes, nous sommes loin de la folie du stade vélodrome, et il ne s'agissait que du premier match officiel des Lions, mais le coach se trouve dans une position déjà inconfortable. On sait que, dans ces situations, même 20 ans d'amitié avec le Président ne pèsent pas bien lourd face à l'impératif du résultat.

Le kick and rush de Carlessimo
On aurait tort néanmoins de trop accabler les troupes de Nodé dont la prestation fut moins désastreuse que ne le laisse à penser le score. Cette fois-ci, ils ont tenu la barre physiquement pendant toute la rencontre et ont même terminé en meilleure forme que leurs adversaires. Et à l'exception d'un quart d'heure fatal, ils ont plutôt bien joué au ballon. Mais ils ont payé cash un début de match timide et un manque d'imagination, comme de vice, devant.
En effet, à l'entame du match, les joueurs de Carlesimo se jettaient à corps perdu dans la bataille et mettaient rapidement les Lions sur la défensive. Adeptes d'un kick and rush typiquement britannique, ils lançaient de grands ballons aériens devant et leurs attaquants, puissants et rapides, faisaient souffrir les arrières léonins. Plus vifs sur le cuir, ils récupéraient inlassablement le jeu à leur compte au milieu, asphyxiant des lions trop timides dans l'engagement physique. Et ajoutant à leur agressivité beaucoup de vice derrière, facilité par l'absence d'un arbitre officiel qu'Yvan, blessé, remplaçait la mort dans l'âme et sans sifflet.


Les avants bleus avaient ainsi toutes les peines du monde à contrôler le ballon ou à effacer leurs adversaires tant ceux-là se servaient de leurs bras pour déséquilibrer ou freiner Etienne, Benoît ou Nodé. Ce dernier éprouvait bien des difficultés à conserver le calme auquel le contraignent ses nouvelles fonctions et allait finir par commettre une grosse faute volontaire, sans conséquences fort heureusement.


0-1 But de Carlessimo Aux difficultés dans la gestion du jeu devait s'ajouter un brin de malchance : à la quinzième minute, sur un ballon en profondeur dans la surface, Djino devançait tranquillement l'attaquant adverse mais le ballon heurtait son genou et remettait sur orbite le joueur de Carlesimo qui n'avait plus qu'à pousser le ballon au fond des filets. O combien rares, cette erreur de Djino arrivait au pire moment de tempête.


0-2 Cinq minutes plus tard, le navire léonin sombrait encore lorsqu'un ballon aérien venu de loin trompait la vigilance de Romain et Daniel. L'attaquant adverse leur faussait compagnie dans la surface et s'en allait tromper Gino de près.


Poteau de l'adversaire

Puis les Lions frisait le naufrage définitif sur une nouvelle action du genre mais cette fois le poteau repoussait la tentative d'un l'adversaire égoïste qui oubliait un coéquipier seul en retrait. Carlesimo continuait de frapper là où les Lions souffraient : les défenseurs frappaient de grands coups de pied, à l'instar du gardien qui parvenait, dans cet exercice à atteindre quasiment la surface des Lions, qui tremblaient sur chaque balle aérienne. Néanmoins, ce poteau salutaire devait marquer une certaine accalmie.

Logiquement, Carlesimo cherchait un second souffle et les Lions commençaient à poser le pied sur le ballon. Les rentrée de Jo, Manu et Thomas faisaient du bien au collectif et le jeu léonin refaisait surface. Sans créer, malheureusement de réelles occasions de but. Il y eut bien ce joli jeu en triangle entre Marcelin Fred et Nodé qui permit à ce dernier de trouver Etienne dans la surface mais l'attaquant bleu ne parvenait à se retourner.

Enorme occasion pour Nodé
Puis, sur une nouvelle action collective côté droit, entre Bruno, Fred et Jo, ce dernier s'enfonçait sur le flanc avant d'adresser un subtil centre en retrait qui prenait à défaut toute la défense adverse. Nodé avait senti le coup et, lancé, s'apprêtait à devancer le gardien. Mais ce dernier écartait éhontément les bras pour l'empêcher de passer et se saisir du ballon avant lui. Nodé n'était pas loin de craquer, mais ne pouvant accabler son joueur-arbitre, qui s'était sacrifié pour la cause, il ravalait sa rage et se résignait à rejoindre le banc pour retrouver un brin de sérénité.

A la mi-temps, les Lions tentaient de resserrer les rangs et de s'appuyer sur la bonne réaction collective dont ils avaient fait preuve lors des dernières vingt minutes. Au retour des vestiaires, ils confirmaient leur élan et prenaient progressivement le contrôle du jeu.

Marcelin en 10, Charles en touriste
Marcelin venait remplacer Nodé en numéro 10 et goûter aux coups inhérents à ce poste, Charles faisaient une arrivée fracassante, le sourire aux lèvres mais sans chaussettes et s'offrait un petit quart d'heure de jeu, ménageant ses tendons fragilisés par les tongues estivales (!).
Les Lions offraient un visage résolument différent, jouant enfin en retrait, simplement et combinant à trois sur les ailes. Le duo Daniel - Jo s'appuyait sur Bruno pour progresser côté droit, à l'instar de Fred et Benoît côté gauche. Alex confirmait sa forme étincelante affichée la semaine précédante. Gagnant pratiquement 100% de ses duels, il permettait à Romain de gérer plus sereinement la défense.
Mais si la maîtrise du jeu appartenait désormais au onze parisien, les occasions de revenir au score restaient chiches. La faute probablement à un manque d'imagination des attaquants qui s'enfermaient dans la verticalité et dont les appels demeuraient trop lisibles pour les défenseurs adverses. lesquels, soyons beau joueur, n'avaient pas que le vice pour eux, faisant montre d'un placement irréprochable et d'une vivacité à toute épreuve. Sans véritable jeu en pivôt ni appels croisés, le jeu d'attaque des Lions demeurait trop académique pour mettre en difficulté Carlesimo dans ses trente derniers mètres.

Dernières offensives léonines du duo Nodé-Thomas
Les Lions ne parvinrent ainsi qu'à deux reprises à déséquilibrer réellement la ligne de défense adverse. Une énième faute de bras sur Nodé qui tentait de déborder côté gauche fut cette fois sanctionnée par Yvan. Sur le coup franc excentré, Nodé trouvait Thomas dans la surface, idéalement seul, qui s'appliquait presque trop sur sa tête : le ballon partait fort mais directement dans les bras du gardien. Dommage car à 2-1, les Lions aurait pu créer la panique chez l'adversaire. Cinq minutes plus tard, Daniel à la touche trouvait son capitaine dans la surface. Ce dernier parvenait pour une fois, grâce à un vil coup de coude au plexus du latéral adverse, à se retourner puis bénéficiait d'un contre favorable pour prendre en défaut le tenace libero de Carlesimo et filer le long de la ligne de corner. Il centrait alors en retrait pour Thomas, en embuscade au premier poteau. Mais une fois plus, Carlesimo montrait plus de hargne et de vivacité. L'attaquant léonin attendait le ballon plutôt que d'aller le chercher et se faisait devancer par le stoppeur adverse qui dégageait en catastrophe.

Les dernières minutes de la rencontre voyaient les Lions poursuivre leur domination fluide mais stérile et, aux trois coups de sifflets, ils rentraient aux vestiaires la mine déconfite. Thomas filait à l'anglaise pour ne pas entendre le debrief de son coach, d'autres allaient boire les premières bières de la saison et trouver des raisons de positiver. Romain rappelait chaleureusement que les saisons précédentes avaient toutes commencé par une défaite, rassurant son beau-frère de coach, et le Président prenait la résolution lucide de contacter un arbitre pour les prochains matchs à domicile.Tous regrettaient déjà leur ancien terrain de Déjérines où l'herbe plus grasse facilitait le jeu collectif et traumatisait moins les organismes. Charles et Bruno trouvaient naturellement leur poste, accoudés au comptoir, et relançant une tournée.
Par là, ils rappelaient avec jovialité que les Lions de Ménilmontant ne sont pas qu'une équipe de football, même si elle a découvert ces dernières années le goût de la victoire et de l'ambition, mais une virile aventure humaine. Puisse celle-ci leur donner la hargne et la solidarité nécessaires pour redresser la pente les semaines à venir…

Crosnes - Lions : 5 - 2

Bruno (passe de Nodé)
Etienne (passe de JB)

Il y a mieux pour commencer une saison qu'une cinglante défaite 5 - 2. A s'en tenir au score, on pourrait penser que les Lions ont encore beaucoup de pain sur la planche s'ils veulent atteindre les objectifs ambitieux
fixés par leur Président. Pourtant, à y regarder de plus près, la rencontre qui s'est déroulée lundi soir à Crosnes est porteuse d'immenses espoirs.

En effet, à la mi-temps, le onze parisien menait par deux buts à un et avait parfaitement géré le match, contre une formation réputée d'un niveau supérieur.

Forts des bases consolidées la saison dernière, ils avaient bien fait circuler le ballon et n'avaient montré aucun affolement après avoir encaissé un premier but. Ce dernier résultant d'une superbe tête sur corner, que Nodé, flanqué au deuxième poteau, n'avait pu repousser. Etait-ce la calvitie précoce, la courte taille ou une détente poussive, peu importe, le ballon lui filait au-dessus du crâne et Crosnes 1 prenait l'avantage au score. 1-0
Tranquillement, les Lions repartaient néanmoins de l'avant et veillaient à conserver des lignes compactes et solidaires. Peu à peu, ils prenaient l'ascendant et se montraient menaçants. Les actions partaient souvent de l'arrière, où Antoine et Yvan, sur les ailes jaillissaient avec audace et vivacité devant leurs vis-à-vis pour initier de belles attaques collectives.

Sur l'une d'entre elles, Antoine voyait Nodé fureter sur les quarante mètres adverses, lui adressait
une passe sèche que son capitaine laissait subtilement filer entre ses jambes à destination de Benoît. Le Président tentait alors une frappe sans contrôle en pleine course, trop écrasée cependant pour inquiéter le gardien.

Les Lions insistaient sur la droite. La relation Antoine - JB prenait forme et leurs combinaisons, en relais avec Nodé et Bruno commençaient à mettre à mal les milieux crosnois. L'une d'elle permettait à JB de centrer de loin vers le buts à destination de Nodé qui écartait sur Etienne au deuxième poteau. Mais le portier adverse se montrait inspiré et coupait court à l'action. A droite, Yvan commençait à monter lui aussi, aidé par l'activité
pharaonique de Marcelin. Ce dernier était mis à bien rude épreuve par ses adversaires, qui ne reculaient devant rien pour mettre un terme à ses pivotements balle au pied. Il obtenait ainsi à la demi-heure de jeu un
coup franc excentré sur la gauche. Yvan le tirait, cherchant la tête du grand Bruno. Le ballon était contré mais retombait dans les pieds de Nodé, en embuscade au point de pénalty. Le capitaine feintait
la frappe, pivotait et servait à nouveau Bruno du gauche. Ce dernier, sans contrôle, enroulait alors
sereinement sa frappe, et le cuir terminait sa course au fond des filets. 1-1


Pour une égalisation amplement méritée.

Quelques minutes plus tard, les Lions, revigorés par ce score de parité, signaient une action d'un éclat brésilien. Une nouvelle fois, le jeu partait de la ligne arrière. Romain ratissait un ballon qu'il transmettait à Antoine, lequel combinait à une touche de balle avec JB sur le flanc droit puis ouvrait sur Nodé dans l'intervalle. Le capitaine remettait de volée dans la profondeur pour un JB lancé à toute allure, qui combinait encore avec Antoine, avant de centrer vers la surface. Nodé laissait passer le ballon qui parvenait jusqu'à Etienne et ce dernier crucifiait le gardien d'un magistral plat du pied au second poteau. 1-2

Les Lions prenaient alors l'avantage au score et cela n'avait rien d'usurpé : derrière, la charnière Romain-Alex dominait désormais lesdébats, Gino faisait un sans faute sur les rares intreventions qu'il avait à faire.
Quant au milieu de terrain, il coulissait admirablement en fonction des offensives adverses, attentif, comme les attaquants, à un replacement défensif rigoureux. La fin de la première période voyait encore les bleus,
orange pour l'occasion, malmener la défense crosnoise. Les récupérations au milieu du terrain, où Bruno et Marcelin régnaient dans les airs, faisaient souffrir l'adversaire qui ne parvenaient plus à conserver longtemps le
ballon. Sur l'une d'elle, Marcelin se lançait dans une belle percée et lançait Benoît dans la surface mais l'action tournait court. Bruno s'essayait à la frappe lointaine, tout comme Nodé mais les mires manquaient
encore de réglage en ce début de saison.

Finalement, à la pause, l'impression laissée était celle d'une équipe solide et sûre de ses forces. Malheureusement, celles-ci devaient vite les abandonner en cours de deuxième mi-temps, la faute à une préparation physique tardive et à l'absence d'hommes frais sur le banc. Le second acte fut l'histoire d'une longue déliquescence qui vit les Lions jaillir moins vivement, courir mois rapidement, se replacer plus difficilement et inexorablement se désunir. Bruno et Nodé, tenaillés par les crampes prenaient l'eau au milieu, où courrait encore, mais un peu dans le vide, l'infatigable Marcelin. Benoît et Etienne ne parvenaient plus à harceler leurs adversaires, Antoine et Yvan lâchaient prise sur les ailes. Et lorsque ils récupéraient la balle, tous se jetaient trop vite vers l'avant et la perdaient immanquablement.

En face, Crosnes, forte d'une dizaine de remplaçants,dont un numéro dix diabolique, faisait tourner l'effectif et
enfilait les buts. D'abord sur un nouveau corner, où cette fois-ci Antoine remplaçait Nodé dans le rôle de
l'impuissant trop petit au second poteau. 2-2.. Puis sur une reprise de volée magistrale de l'attaquant adverse, que Romain et Antoine avaient laissé filer. 3-2


Les Lions avaient entre temps failli encaisser un troisième buts sur corner au deuxième poteau mais Gino avait cette fois été sauvé par la barre transversale. N'empêche, la fébrilité des Lions sur corner devenait agaçante. Quant à Crosnes, elle se régalait désormais et son jeu en triangle sur les ailes mettait les Lions à l'agonie. Malgré la fatigue, Alex, tel un gladiateur dans l'arène, ne lachait rien, gagnant tous ses duels, et épargnait là à son équipe une plus sévère déculottée. Crosnes ajoutait néanmoins deux nouveaux buts, le dernier sur une action bien curieuse où Marcelin, poussé dans le dos, s'était pris pour l'arbitre et avait saisi le ballon à pleine main. 4-2 et 5-2 On le sait, les hommes en noir ne goûtent guère qu'on leur souffle leur décision, celui-là ne fit pas exception : d'un doigt impérieux, il désigna le point de pénalty. Après la réussite du tireur adverse, le score, un peu anecdotique, ne devait plus bouger avant que ne retentissent trois coups de sifflets libérateurs qui mettaient fin à la douloureuse agonie du Lion.

Dans quelques jours, pour le coup d'envoi du championnat contre Carlesimo, il faut espérer que les hommes du Président Sireyjol soient capables de jouer 1h et demi comme ces quarante-cinq premières minutes.

L'adversaire devrait être moins redoutable, et la préparation physique plus avancée. Les renforts de Thomas, Fred, Jo, Manu, Charles et Daniel devraient, en sus, êtresalutaires . Si les Lions parviennent par ailleurs à mieux défendre sur ces fameux coups de pied de coin, ou placer des hommes plus grands aux poteaux, le
spectacle devrait être encore au rendez-vous cette année. Avec un titre à la clé ? C'est le minimum réclamé par le Président et les actionnaires. Souhaitons bon courage au coach !